Arrivée à San Francisco en 1913, elle épousa quelques années plus tard Roubaix de l'Abrie Richey, un jeune poète canadien.
Elle fut actrice de quelques films muets aux débuts d'Hollywood mais insatisfaite des rôles de potiche qui lui étaient offerts,
elle partit encore plus au Sud et s'établit à Mexico avec son nouveau compagnon, le photographe Edward Weston, dont elle deviendra
l'assistante et le modèle. De ses conquêtes amoureuses, on retiendra son amant Julio Antonio Mella, jeune révolutionnaire
cubain en exil à Mexico, assassiné en 1928 alors qu'il se promenait à ses côtés ; de son adhésion au parti communiste, on
se souviendra de son engagement social, et finalement de son expulsion du Mexique en 1928 pour ses activités politiques. Et
ce nouvel exil va entraîner Modotti dans une spirale infernale.
On la retrouve en Allemagne au début des années 1930, en Union soviétique au moment des grandes purges de Staline, et puis
au Espagne en pleine guerre civile... Et lorsque Modotti est enfin autorisée à revenir au Mexique, pays de ses premières amours,
elle y séjournera quelque temps avant de succomber dans une quasi-solitude, d'une mystérieuse crise cardiaque à l'âge de 46
ans. Moins de dix ans ont suffi à construire l'oeuvre photographique de Tina Modotti (de 1923 à 1930). Il faut lire sa correspondance
avec Weston pour comprendre comment elle a appris, dominé, surpassé, transcendé, puis délaissé la photographie pour s'engager
à corps perdu dans la cause politique.
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